Cet article est écrit par Agnès Barry, orthophoniste et intervenante dans le cadre des actions en direction des parents.
Ce temps de confinement exceptionnel impose aux parents de faire « l’école à la maison ». Bien que certains parents la pratiquent déjà, cela est bien nouveau pour la majorité des familles. Alors comment accompagner son enfant lorsqu’on n’est pas formé pour cela ?
Le temps des devoirs peut rapidement devenir conflictuel, surtout si vous y passez plusieurs heures par jour avec votre enfant. La motivation baisse, la relation est altérée et les apprentissages sont inefficaces.
Vous l’aurez compris, il est important pour le bien-être de chacun de créer une ambiance de travail calme et agréable, pour favoriser les connexions neuronales nécessaires aux apprentissages. Les neurosciences nous montrent aujourd’hui clairement les bénéfices de l’enthousiasme dans le développement du cerveau, et, à l’inverse, l’effet néfaste du stress, des tensions. Ceux-ci sont amenés par le chantage et les menaces notamment. Les « carottes » quant à elles induisent une motivation extrinsèque n’impliquant ni désir d’apprendre ni autonomie. Et peut-être avez-vous envie d’autre chose…
Le climat familial, y compris dans les devoirs, est avant tout affaire d’émotions. Bien qu’elles sont légitimes, elles peuvent facilement nous submerger et conduire à une dégradation de notre relation à l’autre et de notre propre image. Elles seront alors un frein dans l’accompagnement bienveillant de notre enfant.
Elles sont pourtant utiles et sont des signaux à décoder pour avancer. Elles nous alertent sur les besoins qui nous animent et demandent à être satisfaits pour d’avantage de bien-être, avec soi-même et dans la relation à l’autre.
Les émotions sont universelles, nous en vivons tous, adultes comme enfants. Et nous nous retrouvons sur ce temps des devoirs, chacun avec les siennes. Nous pouvons être détendus, confiants dans cette injonction de continuité pédagogique. Joyeux de partager plus de temps avec notre enfant. Mais elle peut aussi déclencher de la peur : de ne pas savoir faire, d’en faire trop ou pas assez, d’être un mauvais parent, d’être jugé, … pour le parent ; de ne pas y arriver, se sentir désorienté par la perte de repères scolaires, de prendre du retard, de se disputer avec son parent, … pour l’enfant. La colère peut également faire son apparition, générant cris et conflits. La tristesse enfin peut être présente : les copains qui manquent à l’enfant par exemple.
Pour détendre l’atmosphère de travail, vous pouvez suivre ces trois étapes essentielles, qui concernent l’enfant et l’adulte :
Il existe donc des solutions pour un temps de travail apaisé et efficace, en particulier en prenant le temps d’accueillir ce que nous vivons, de prendre soin de nous-mêmes, de nous offrir des espaces de ressourcement, de le partager le cas échéant avec notre enfant. A cette condition, nous pouvons être plus disponible pour lui, à son écoute, dans le respect de ce qu’il vit et dans la confiance, en lui comme en nous. Et travailler ensemble de manière plus sereine.
Accueillir les émotions, réinstaurer de la sécurité, adapter le temps de travail aux possibilités de l’enfant sont des clés essentielles dans l’accompagnement.
Prenez soin de vous
Et si on en parlait ?
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